Japonais.
Réalisateur : Shohei Imamura.
durée : 1h57.
Sortie en France : 1er octobre 97.
Palme d'or, Cannes 1997.
C'est l'histoire d'un homme qui, par amour et par jalousie, a tué sa femme et l'amant de celle-ci. Après avoir purgé sa peine, il sort de prison, avec pour seule compagnie une anguille qu'il avait gardée avec lui.
Voilà un film étrange. Un film sans atmosphère. À tout moment on sait qu'on est dans une salle de cinéma en train de regarder des acteurs par l'intermédiaire d'une caméra. La scène du meurtre, au début, est particulièrement gore, et le sang n'éclabousse pas que les murs, mais aussi le verre de l'objectif ! Il est vrai que cela donne un effet visuel original, mais on est forcé de penser à la caméra, et la scène perd donc beaucoup en crédibilité. La scène de la bagarre, de même, commence d'une
façon assez tendue, mais semble vite tourner au burlesque. Je me suis souvent demandé si j'étais censé sourire, ou avoir peur, ou rire, ou attendre. Et en fin de compte je n'ai pas éprouvé grand chose.
D'un point de vue psychologique, le film parle d'un homme qui, ayant tué sa femme en quelque sorte parce qu'il l'aimait, a du mal à aimer à nouveau lorsqu'il sort de prison. Takuro tourne le dos à son entourage pour s'isoler avec son anguille, de même que le voisin fou d'OVNI (yufo, en japonais) n'a d'yeux que pour les extra-terrestres qu'il attend avec résignation. Lorsque Takuro rencontre Keiko et la sauve d'une tentative de suicide, ils vont se trouver dans une situation délicate. D'autant plus que Keiko, de son côté, n'a pas une vie tout à fait simple...
J'ai bien aimé la scène où Takuro pêche de quoi nourrir son anguille. C'est la scène dont ils ont tiré la déconcertante bande-annonce. Elle est très jolie, mais contraste étrangement avec le reste du film, et je ne saurais pas justifier ce contraste (sinon parce que son anguille représente sa seule consolation et que lorsqu'il s'occupe d'elle il se détache de la réalité, mais je ne trouve pas ça convaincant).
J'en profite pour ouvrir un grand débat sur la couleur du seau en plastique. Takuro recueille ses petites crevettes dans un seau en plastique rose. C'est très joli. Ça va bien avec le vert de l'herbe. Mais voilà qu'il repart avec un seau vert. C'est trop gros pour être une erreur de montage. Alors là, même chose, je ne sais pas comment justifier la métamorphose du seau. (Vos suggestions sont bienvenues.)
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