Français.
Réalisateur : Enki Bilal.
Acteurs : Johan Leysen, Julie Delpy, Michel Piccoli, Richard Bohringer, Marie Laforet,
Jean-Louis Trintignant, Frédéric Gorny.
durée : 1h45
Au 21ème siècle, le dictateur McBee règne sur une colonie lunaire, et compte bien y
maintenir son autorité pour l'éternité, grâce aux progrès de la science et aux expériences de son médecin personnel. Seulement, pour lutter contre la maladie et la vieillesse, il lui faut de nouveaux organes. Alors il fait rechercher Tykho Moon, à qui il avait emprunté autrefois quelques neurones. Mais Tykho Moon est protégé par un tueur qui cherche à faire tomber la famille McBee.
L'atmosphère générale du film et la présence de Julie Delpy et de Michel Piccoli me font penser à Mauvais sang. Certes on est loin de l'émotion du film de Carax, mais c'est un univers onirique, précisément celui que Bilal a développé dans ses BD.
Les personnages sont caricaturaux, comme dans une BD, comme dans Brazil. Les visages des méchants sont inconcevables et leur attitude est souvent comique.
Cela dit, si je suis fasciné par l'univers de Bilal, je suis un peu déçu par le dénouement, qui me paraît un peu rapide et sans surprises (je m'attendais par exemple à faire une découverte inattendue sur l'identité réelle de Konstantin). Bilal ne laisse pas aux acteurs l'occasion de s'exprimer vraiment librement. (Il a expliqué lui-même qu'il ne voyait pas de différence majeure entre les acteurs en chair et les personnages en papier.) Aussi les personnages de Tykho Moon n'ont-ils peut-être pas la profondeur qu'on est habitué à trouver dans des films de cinéastes traditionnels.
Ce n'est pas la première fois qu'Enki Bilal fait du cinéma. Il avait déjà donné vie à ses visions dans Bunker Palace Hotel, en 1989. On lui a reproché de ne pas avoir su franchir le pas qui sépare la BD du cinéma. Mais ce jugement présuppose une certaine idée du cinéma qui n'est pas celle d'Enki Bilal. Il ne faut pas tant chercher dans Tykho Moon les éléments d'un film traditionnel que le charme d'une BD qui guide le spectateur/lecteur dans sa propre imagination.
Écoutez la chanson du générique, Mister Sun, chantée par
Brigitte Bardot, et consultez le joli site japonais consacré à Tykho Moon, www.parco-city.co.jp/moon/.
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