Espagnol/Francais.
Realisateur: Pedro Almodovar.
Acteurs: Cecilia Roth, Marisa Paredes, Candela Pena, Antonia San Juan
Une femme (Manuela) vit seule avec son fils Esteban, 17 ans, qu'elle adore et qui le lui rend bien. Celui-ci commence néanmoins à l'interroger sur son père lorsquéun accident tragique lui ôte la vie. Manuela, désespérée, décide alors de faire en sens inverse le trajet qui l'avait amenée à quitter Madrid 17 ans plus tôt pour fuir le père d'Esteban. En cherchant ce dernier elle rencontre un(e) ami(e) de l'époque et se reconstruit peu à peu une nouvelle famille...
Eh bien on peut dire qu'il la voulait sa palme le padre Almodovar... Mais au palmares il n'y avait vraiment pas de quoi crier au scandale tant la ficelle est grosse. Ca n'est pas que l'on s'y soit embêté car le film est assez rythmé et certains rôles sont assez épiques (même si le gisement des travelos finit par être plus rémunérateur que vraiment novateur chez Almodovar), mais finalement on a l'impression que son maître d'"oeuvre" (le mot est fort) s'essoufle à vouloir crier trop fort... Toutes les recettes sont cuisinées pour susciter l'émotion et les larmes chez le spectateur (les braves critiques de Cannes ne s'y sont pas trompés et ont parfaitement joué le jeu), des gros plans outrageusement répétitifs sur les scènes de larmes (non moins récurrentes d'ailleurs) à la très très, très subtile contre-plongée de fin sur l'arrivée du père. Un dernier personnage, d'ailleurs, dont on parle tout le film sans le voir et dont l'apparititon ("théatrale") n'apporte strictement rien au film sauf à contenter les amateurs de feuilletons habitués à avoir la "réponse" dans le dernier épisode. Almodovar lui-même a semble-t-il prostitué ses talents de metteur en scène en incitant visiblement ses acteurs à forcer le trait, eux-aussi... Bref, on a l'impression qu'Almodovar ne venait vraiment pas à Cannes pour faire du tourisme, et son film en a souffert du début à la fin. Il aurait mieux valu l'intituler explicitement "Film-pour-obtenir-la-palme-d'Or-à-un-célèbre-festival-du-film-international-se-déroulant-chaque-année-dans-une-ville-moyenne-de-la-côte-d'Azur", c'eût été facilement aussi subtil, et à défaut beaucoup plus honnête.
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