Français (?) (dialogues et acteurs japonais).
Réalisateur: Jean-Pierre Limosin.
Acteurs: Hinano Yoshikawa, Shinji Takeda, Kaori Mizushima.
Durée: 1h30

Alors c'est l'histoire de Biz qui va au Japon, et puis qui.. Ah non. Désolé. On me fait signe en régie que c'est une autre histoire..

Oui alors, en fait, c'est l'histoire de Biz qui est allé à l'avant-première de Tokyo Eyes, 'en présence de l'équipe du film' (en présence de l'équipe du film, ca veut dire que le réalisateur est venu présenter un acteur avant la projection pendant quelques minutes et que toute l'équipe (ils étaient au moins deux) est repartie avant le début du film). J'ai néanmoins pu apprendre trois faits tout à faits intéressants :
- Jean Pierre Limosin ne parle absolument pas Japonais, les quelques mots qu'il a bredouillé étaient pathétiques (ça doit être super pratique pour diriger des acteurs).
- Il a auditionné plus de 300 acteurs masculins. C'est fou non? Non? Ah bon..
- Il y a des jours ou j'ai l'impression qu'on se fout de ma gueule.
Ah, et vous saviez que Shinji était aussi dans un groupe de Jazz? Ah bah vous voyez que je vous apprends des trucs. :)

K est un tueur qui ne tue pas. Il commet des meurtres qui n'en sont pas. Il tire sur des personnes qu'il ne voit pas. Il vit dans un monde qu'il ne touche pas. L'univers de K est formé autour des jeux vidéos. Et comme tout psychologue vous le dira, c'est vraiment, mais alors vraiment pas bien du tout pour son équilibre. La preuve, K est schizophrène, et cette violence qu'il cotoie dans les jeux vidéos, son monde virtuel, il veut la revivre dans le monde réel. Alors quand K met ses lunettes, il devient le Bigleux, un mystérieux tueur que la police recherche vainement. Mais K n'arrive pas à pénétrer le monde réel, trop dangereux, ou une vie supplémentaire ne peut pas s'acheter avec une pièce de 500 yens. Alors K triche. Pour ne pas affronter le regard de ses victimes, il porte des lunettes. Pour ne pas les tuer, il a trafiqué son arme pour qu'elle tire de travers. Pour lui, tout cela n'est qu'un jeu. Et le jeu, ça peut être dangereux. Dans le jeu de rôle, le jeune est perdu et n'arrive plus à faire la différence entre l'imaginaire et la réalité. Le jeune rejette le monde qui l'entoure, ce monde qui ne l'accepte pas, et fuit dans l'imaginaire ou il s'enfonce de plus en plus, jusqu'à ce qu'il ne soit trop tard, qu'il commence à prononcer des mots bizarres dans son sommeil ('P'tain! 'culé la roquette!!!') et qu'il refuse de ranger sa chambre. Et la, c'est le drame.

Hinano vit dans le réel. Elle est 'toute neuve' et possède encore tous les charmes de l'enfance. Sa rencontre avec K, sa présence réelle et son rire enfantin arriveront ils à ramener K dans le monde réel? Et bien je ne sais pas car malheureusement, les jeux vidéos et les jeux de rôles entrainent souvent des séquelles irréversibles.

Hinano est pétillante de vie et de spontanéité. Les autres acteurs sont très réalistes également, surtout le DJ joué par le DJ le plus connu de Tokyo et le clochard joué par un vrai clochard. A noter également, une intéressante intervention de Takeshi Kitano en vieux Yakuza.

Plus sérieusement, j'ai beaucoup aimé Tokyo Eyes, mais pas pour les bonnes raisons. Je l'ai aimé parce que Tokyo Eyes, c'est quand même aussi une partie de la fabuleuse histoire de Biz, une partie que j'ai énormément appréciée. Le film en lui même n'est pas aussi [insérez votre adjectif favori ici] que la superbe bande annonce le laissait imaginer.

Les yeux de Tokyo, ce n'est pas seulement ceux du "bigleux", c'est principalement le regard que porte le français qui découvre le Japon. Pour avoir vu ce film peu après mon retour de Kyoto, je me suis pris dans la figure un concentré de ce qui m'avait frappé là bas (je n'explicite pas, sinon je raconterais toute l'histoire dans ses moindres détails). C'est cela qui fait que Tokyo Eyes est un film profondément français, même si tout dedans se rapporte au Japon.

Si je me rappele correctement des interviews etc. de l'epoque, a l'origine, Jean-Pierre Limosin voulait filmer son film a Paris ("Les yeux de Paris" sans doute), avec des acteurs francais etc. dans le metropolitain. Je ne me souviens plus des details, mais je crois qu'il n'avait pas reussi a financer son film a Paris, alors il est alle voir de l'autre cote de la planete.

D'abord bravo à Biz, sa critique est excellente.
Etant fan de japanimes ( mais ne connaissant pas les films japonais ) j'ai trouvé que pour un film français, on retrouve exactement la philosophie des grandes japanimes (Lain , Perfect Blue .... ) Où nous sommes complement larguer on ne sais où, avec on ne sait qui. On apprends à connaitre les personnes au cours de l'histoire. Il y un decalage realité / virtuel interressant. Si vous avez aimez ce film , je vous conseille vivement de voir Lain (serie) et Perfect Blue (Film d'animation). Hinano Yoshikawa est vraiment sublime.

Realtower

Vraiment genial ce film fait par un francais en plus! a deguster sans moderation kon soit fan du japon (comme moi) ou pas un bon film ki jespere a marcher @+