Américain.
Réalisateur: Brian de Palma.
Acteurs: Nicolas Cage, Gary Sinise, John Heard, Carla Gugino.
Durée: 1h38
A Atlantic City, cité de flambeurs et de corruption, se déroule le match de boxe du siècle entre le tenant du titre et son challenger. Le Secrétaire d'Etat à la défense est venu en personne assister au combat. Les autorités ont évidemment fait le nécessaire pour assurer la sécurité de toutes ces huiles gouvernementales en la présence de Kevin Dunne ( Gary Sinise ). Rick Santoro ( Nicolas Cage ) est là aussi, davantage pour suivre le combat que pour assurer son rôle de chef de police de la ville. Il ressemble d'ailleurs à un ringard tout droit sorti des seventies avec portable doré, chemise hawaïenne sortie du pantalon imitation cuir et laissant transparaître un torse velu ; qu'importe ; on le respecte dans la ville, ce dont il profite grandement comme n'importe flic corrompu et ripou.
Ce soir-là malheureusement, le secrétaire d'Etat a la mauvaise idée de se faire assassiner quelque minute après le début du combat sous les yeux des 14000 spectateurs. Toutes les sorties sont bouclées pour empêcher la mystérieuse fille en blanc ( et de rouge sang ) de s'enfuir. Elle qui lui parlait justement ( au secrétaire ) au moment du coup de feu et qui sans l'intervention de Rick aurait clamsé de la même manière...Rick va alors se charger de l'enquête, et revisionner le match à la régie vidéo. Ce qu'il découvre laisse pressentir qu'il y a eu un coup monté ! Mais par qui ?
Ce film marque le grand retour de Brian de Palma au thriller, après l'énorme succès commercial de Mission Impossible il y a 2ans. Véritable mythe aux USA, il apparaît comme l'éternel successeur du maître Alfred Hitchcock, pour mener un suspense haletant tout au long du film. C'est que sa mise en scène, loin de ressembler à la plupart de ces blockbusters américains ( " navets " dans mon langage personnel ) a la particularité d'intégrer en quelque sorte le spectateur dans l'action. Ce ne sont pas seulement les 14 000 témoins oculaires qui assistent à ce combat de boxe et à ce meurtre. Il faut rajouter également le public-spectateur tout entier. Ainsi, on se surprend d'être nerveux, la bouche ouverte, à chercher à dénouer l'intrigue, devant pareil flux d'images...
La 1ère scène à la Steadycam ( on en a bcp parlé, donc j'en parle aussi ! ) constitue à elle seule, une prouesse technique et une prouesse d'acteur. Comme dans une chorégraphie théâtrale, la caméra tourne une seule et même prise pendant 15mn et plante l'action d'un seul coup : découverte des protagonistes, du lieu, du meurtre, du temps... Mais Nicolas Cage l'avouera lui-même dans une interview : " Durant ces 15mn, il y a eu des coupures qui ne se voient pas au montage finale..." Et force est de rappeler la subtilité Hitchockienne des fondus en noir, dans le film " La corde " pour laisser supposer d'un tournage continue. Une sorte de danse entre la caméra et Nicolas Cage qui gesticule, plane, en rajoute comme son personnage de Rick Santoro en réclame. Il est bon de préciser aussi que l'action est tournée en temps réel ce qui confère au film un certain réalisme.
Un rôle (d)étonnant, où la mentalité de ce flic véreux va évoluer au cours de l'intrigue, jusqu'au dénouement final ( un peu foireux tout de même ).Sur mesure, pourrait-on même dire, pour un acteur de la trempe de Nicolas Cage, dont la tenue vestimentaire dans le film est vraiment trop forte !
" 100% suspense garanti "
|