Americain.
Realisateur: Stanley Kubrick.
Acteurs: Malcolm Mac Dowell, Patrick Magee, Adrienne Corri, Aubrey Morris

Il s'agit en réalité de l'adaptation du roman du même nom, lui-même en partie inspiré par un fait réel de la vie de l'écrivain Pour résumer, Alex (Malcom Mc Dowell) est le leader d'un groupe de 4 jeunes fascinés par ce qu'ils appellent "l'ultraviolence" et qui sème la terreur dans une banlieue petite bourgeoise en Angleterre au cours de virées nocturnes caractérisées par des actes de violence gratuite. Mais Alex est bientôt trahi par les siens, attirés par une conception plus "productive", plus bourgeoise finalement, de la violence. Il est capturé par la police et devient un cobaye des experimentations sécuritaires d'un gouvernement populiste. Commence alors un long apprentissage qui, loin de lui retirer son vice, lui transmettra celui de la Société qui le soigne : la fausseté.

C'est LE film sur LES violences de la Société. Pas une seule n'est omise, de la petite violence journalière des petits bourgeois à l'ultra-violence théoricienne d'Alex, du viol Etatique du pouvoir citoyen au viol physique trivial de victimes emblématiques. Dire que Kubrick ne laisse rien au hasard devient ici un euphémisme, tant les symboles abondent pour parfaire la "lecon". Mais la lecon n'en devient jamais une car le talent de la mise en scène nous fait pénétrer et nous piège même dans l'Univers inédit de cette petite Angleterre dont on assimile avec dégoût les travers vomitifs... La communion devient si étroite que l'on peine à se libérer du film encore longtemps après le générique, une digestion difficile à rapprocher peut-être des déboires intestinaux d'Alex (ceux qui ont vu le film comprendront, les autres allez le voir !).