Americain.
Realisateur: Stanley Kubrick.
Acteurs: Sue Lyon, Shelley Winters, James Mason, Peter Sellers.

Un homme d'âge mûr emménage chez une veuve de son âge et sa fille de 15 ans. Tout en reveillant progressivement le feu de la passion chez son hôtesse, il tombe peu à peu sous le charme de la jeune fille qui ne ménage d'ailleurs pas ses efforts pour concurrencer sa mère. Torturé par d'encombrantes scrupules, il ne voit pas s'allumer la jalousie entre les deux générations...

Un film plein de nuances où chaque détail participe à l'édification patiente d'un véritable tableau impressionniste des passions humaines : la jalousie, l'amour, le désir, le crime, le remord, et tant d'autres... Sue Lyon est la parfaite incarnation de l'ange envoyé de l'enfer de la passion, en parvenant à elle seule à cristalliser chez le spectateur toute la panoplie des sentiments éprouvés par James Mason. Peter Sellers quant à lui est époustouflant de justesse, nous laissant deviner sous le voile du mystère la profondeur de son personnage. On comprend aisément la portée qu'a eu ce film de 1962 à nos jours.

Le film est intéressant, loin de moi l'idée de remettre en cause Kubrick, mais il faut ABSOLUMENT lire le roman de Nabokov qui est un des chef-d'oeuvres du siècle, écrit dans une langue splendide et merveilleusement traduit en français dans la version de poche, et dont le film n'est de ce point de vue qu'une sympathique copie...

D'autre part, c'est un éclairage fondamentalement subversif à une époque où les médias se sont créé comme croquemitaine le personnage du "pédophile" (après le juif, le néo-nazi, le serial killer ou saddam hussein), et classent tout et n'importe quoi dedans...