Français/Allemand.
Réalisateur: Emir Kusturica.
Acteurs: Bajram Severdzan, Srdan Todorovic, Branka Katic, Forijan Adjini.
Durée: 2h10
Chat blanc..., par Julien.
Sur les rives du Danube, dans le monde des gitans peint par Kusturica, Matko le contrebandier loser s'associe à Dadan, mafioso super-viril qui carbure à la coke et à la techno version Pitbull, pour détourner un train rempli d'essence. Bien entendu, Matko se fait doubler. Dadan, bien résolu à caser sa toute petite soeur, pour avoir la conscience tranquille vis-à-vis de ses parents qui le regardent du ciel ( sauf quand il est nuageux ), propose à Matko, qui doit effacer sa dette envers lui, de marier la schtroumphette à son fils Zare déjà épris de la jolie blonde Ida. Matko accepte, le mariage s'organise. Mais c'est sans compter sur les petits fils de Grga Pitic, les oies, le cochon, la grosse qui arrache les clous avec son c..., le chat noir, le chat blanc, et les deux grands-pères qui ressuscitent pour démêler l'histoire et nous offrir un '
happy-end' féerique.
Une parabole magique sur la bêtise des hommes, des gitans qui tournent le matérialisme en dérision ; un film pendant lequel on se surprend la bouche naïvement ouverte, buvant le spectacle comme un enfant devant un numéro de cirque.
...chat noir, par Tolmatchov.
Chat noir, chat blanc est un 'conte comique' ( pour reprendre l'expression de Kusturica lui-même ), émouvant parfois et drôle par instants.
Le fil se déroule cependant de façon trop laborieuse avant de réussir à fournir les repères réclamés par l'histoire. Le prétexte de ce libre cours au long fleuve est l'émergence d'une folie comique et magique qui pourtant n'est pas assez totale pour faire complètement mouche ; elle a en effet du mal à s'élever de la tradition du burlesque à laquelle elle renvoie de façon trop mimétique ou pas assez singesque. De plus, le film déploie une pyrotechnie excessive qui éloigne l'attention du spectateur de la véritable densité humaine des personnages en jeu. Comme disait Tati, 'trop de couleur distrait le spectateur'Ici, les couleurs sont filtrées et saturées ; on abuse des gros plans en contre-plongée qui distordent les visages, déjà suffisamment interpellant comme ça, et on remet une couche de musique, pourtant bien dynamitante et endiablée dès la première passe. Ces excès dénotent et amoindrissent la fougue qui ne demandait qu'à se laisser paraître, sans être provoquée par une telle surenchère plastique. La danse est alors comme interrompue...
Cela dit, tous ces effets s'inclinent sans rechigner, devant la longue ' happy ' fin qui est aussi belle que prenante.
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