Français. Réalisateur: Laetitia Masson. Acteurs: Sandrine Kiberlain, Roschdy Zen, Aurore Clement, Jean-François Stévenin, Sergio Castellitto . Durée: 1h57 Peut-être avez-vous déjà fait la connaissance de Laetitia Masson avec son premier film, ' En avoir (ou pas) ' qui n'est pas resté indifférent au public et aux critiques, d'après ce que j'ai cru comprendre. Le César de la Meilleur première Oeuvre en poche, Laetitia Masson s'est donc attelée à la réalisation de son deuxième long métrage, ' A Vendre ', où elle retrouve ses acteurs fétiches, Sandrine Kiberlain ou Roschdy Zen.

Venue à Nantes, présenter son film en avant première avec Rosdy justement, elle a notamment souligné au cours du débat qui suivait la projection, l'importance d'avoir une troupe d'acteurs fidèles, sur qui elle peut compter et qui accepte de jouer avec beaucoup de liberté, les scènes plus dures.

L'histoire est simple. Le jour de son mariage à Marseille, France Robert (époustouflante Sandrine Kiberlain ) ne vient pas. Son fiancé, gérant de discothèque ( Jean-François Stévenin ) décide alors d'envoyer son ami détective privé Luigi pour la retrouver ( formidable Sergio Castelitto ). Celui-ci tente de retracer le chemin parcouru par France, de sa campagne d'enfance, en passant par Paris, Grenoble et enfin Marseille.

De petits boulots en petits boulots, trompée par les uns ou les autres, France se forgera un caractère à l'opposé de ce qu'elle était petite fille, se vendant à ses employés pour tenter de survivre. Son enquête progressant et sans l'avoir jamais vu, Luigi va petit à petit pénétrer mentalement dans le quotidien de France, au point qu'il finira par souffrir de cette vie de détective qu'il mène.

Bien au-delà d'une enquête policière, ce film ' est une enquête mentale ' a précisé la réalisatrice, une toute jeune fille d'une vingtaine d'année, poids plume, et diplômée en Lettres. Partie de l'idée qu'il fallait aujourd'hui se vendre pour réussir à survivre, ce thème Faussaient de vendre son âme au diable, est le fil conducteur de cette fiction, aux images très crues et aux rythmes incessants des djumbés qui suivent le parcours de l'héroïne. Se voulant engagée à travers ses films, elle dépeint avec virulence sa vision de la société actuelle, une société où on finit par se prostituer pour s'en sortir... Eprouvant, très éprouvant.

Pour sûr, voilà un film que La Tilde n'aurait pas apprécié à cause de sa crudité. Mais, d'après Grand maître Yog : ' Très très très bien...J'ai bien mangé, j'ai bien bu.'

Groucho

Tolmatchov